Les coulisses de ma campagne Ulule : comment réussir son premier crowdfunding

Cécile Mattio
13 sept.
3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 sept.

Le 3 juillet 2022, j’ai lancé ma première campagne Ulule. J’ai choisi de commencer mon aventure entrepreneuriale par le crowdfunding. Du 3 juillet au 17 septembre, j’ai vécu deux mois intenses, que je vais vous raconter.

Montant récolté : 7 006 €
Premier palier d’assurance et de crédibilité gagné
Quota de sommeil : proche de zéro
Adrénaline : au maximum

Pourquoi Ulule pour financer un premier projet ?

Quand j’avais mon idée d’application mobile en tête, deux questions revenaient sans cesse :

L’idée plaît-elle à mon entourage parce qu’il me porte beaucoup d’amour ? Qu’en penserait une personne qui ne me connaît pas ?
Et surtout : avec quel argent vais-je commencer ?

La première question des organismes d’accompagnement est souvent : “De combien disposez-vous pour démarrer ?” La réponse était simple : zéro.

J’avais toute mon énergie, mes compétences, mon envie d’apprendre… mais pas de budget.

Le crowdfunding via Ulule m’a permis de répondre à ces deux enjeux : tester l’appétence du public et sécuriser un premier financement.

Préparer une campagne Ulule sans s’épuiser

L’ouverture du compte a déclenché un premier échange avec l’équipe Ulule. Leurs statistiques sectorielles m’ont aidée à calibrer mon objectif :

je visais 10 000 €,
la moyenne observée pour une app mobile était autour de 5 000 €,
j’ai donc fixé 7 000 €.

J’ai consacré un mois à la préparation. Mon parti pris : une courte vidéo de témoignages de célibataires utilisateurs d’apps de rencontre. Tournée avec mon téléphone et une ring-light achetée d’occasion.

En parallèle, j’ai rédigé la page de campagne, échangé avec Ulule, créé un premier logo et quelques visuels.

Avec le recul, je déconseille fortement de cumuler deux lancements le même jour : ouvrir ses réseaux sociaux et sa campagne Ulule. La charge mentale explose et l’efficacité se dilue.

Crowdfunding : l’importance des trois cercles

Le crowdfunding repose sur une dynamique de cercles :

Cercle 1 : les proches,
Cercle 2 : l’entourage élargi,
Cercle 3 : le grand public.

Début août, grâce aux cercles 1 et 2, la campagne atteint 30 %. C’est le seuil critique : au-delà, il devient pertinent d’élargir au cercle 3.

J’ai tenté un relais via l’influence : une créatrice de contenu (20 000 abonné·es) partageait la campagne chaque semaine, puis deux relais solidaires sont venus s’ajouter. Aucune contribution n’a suivi.👉 Leçon : un volume d’abonné·es ne remplace pas un ciblage précis.

Comment activer les médias pendant une campagne Ulule

À 30 % de cagnotte, j’ai décidé de contacter les médias. J’ai envoyé mails et appels.

Une journaliste de Nice-Matin a adoré mon projet et rédigé un article. Le 20 août, je découvre l’accroche en page 4 et un article complet en page 12 !

À partir de là, tout s’est enchaîné :

relais radios : Kiss FM, Radio As,
une interview filmée chez France Bleu Azur.

Résultat : le 17 septembre 2022, ma cagnotte atteint son objectif → 7 006 € pour lancer LOVOICE.

Après la campagne : transformer les contributeurs en ambassadeurs

Une fois la campagne terminée, j’ai pris le temps de remercier personnellement chaque contributrice et contributeur.

Puis, j’ai transformé ces soutiens en un premier réseau d’ambassadeur·rices, que j’ai informé.es à chaque jalon : avancées techniques, prototypes, pitchs, prises de parole.

À quoi a servi l’argent ?

Création du site (hébergement, structure, premières pages, base SEO).
Premiers visuels (identité visuelle, supports explicatifs).
Crédibiliser le projet, auprès des partenaires et de moi-même.

Mes conseils pour réussir une campagne Ulule

Avec mon regard de communicante aujourd’hui, voici ce que je recommande :

Prévoir au moins trois mois de préparation ;
Construire une vraie stratégie (messages, calendrier, supports prêts) ;
Bâtir une communauté en amont ;
Décorréler le lancement des réseaux sociaux du démarrage Ulule ;
Miser sur la presse locale ciblée ;
Protéger sa santé : planifier des temps de récupération.

À l’inverse, je ne miserais plus sur des relais d’influence trop généralistes, ni sur l’idée que le cercle 3 se mobilisera “tout seul”.

Ce que j’ai retenu de cette campagne

Je garde l’intensité de ces semaines, les messages de soutien que je relis encore, et la conviction qu’un oui public en appelle d’autres.

Mais j’ai surtout compris que la constance, la clarté et l’état d’esprit nécessaires à la campagne de crowdfunding sont les mêmes ingrédients que ceux que l’on retrouve dans l’entrepreneuriat.